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Quelques suggestions pour
dessiner en blanc et noir sur mi-teinte
Le papier mi-teinte est un support usuel pour le pastel mais on peut aussi dessiner
dessus aux crayon conté blanc et à la pierre noire. On utilise alors généralement une feuille gris-bleu, gris-vert
ou beige, plutôt claire mais où le blanc se voit nettement. Avec une petite portion de feuille et un sujet
complexe, il est difficile de tirer un bon profit de la technique ; avec une grande feuille, il n'est pas aisé
de dessiner proprement ; la moitié d'une feuille (soit 30cm x 50cm environ) est un point de repère raisonnable.
Le modèle retenu ici est le "Diomède Richelieu"
du Louvre dont le musée propose ces six photos 1125x1500.
Dans un premier temps, je présume que le papier a un grain assez fort
(affaire à suivre si le papier est lisse).
Sauf pour les dessinateurs au coup d'oeil sans reproche, il est prudent de commencer par une esquisse au crayon.
(Sur celle ci-dessous, les directions des plis du tissu ne sont pas formidablement justes ; supposons qu'on ne s'en inquiète pas.)
Sur l'esquisse, pensez à bien gommer toutes les zones qui seront couvertes de blanc
puisque le crayon graphite se voit sous le blanc.
On en arrive au dessin à la pierre noire et au crayon conté blanc...
il faut se munir de crayons bien affutés ; idéalement le même crayon doit pouvoir faire à la fois une surface régulière et une ligne nette.
Quel est l'avantage du dessin blanc/noir sur mi-teinte par rapport à d'autres techniques ? On doit facilement obtenir une (très) bonne
impression de volume ! (*)
Le simple fait de dessiner les éclats de lumière/les zones éclairées en blanc, les zones d'ombre en noir donne
déjà un certain relief. De nombreux professeurs recommandent de tracer les traits blancs et noirs suivant les directions
de plus faible et de plus forte courbures ; c'est à mon avis un bon conseil qui permet de renforcer la sensation de volume.
Ayons là une petite pensée pour le grand Leonhard Euler et
son théorème sur la
courbure des surfaces qui nous dit que ces deux familles de lignes sont orthogonales.
Rien n'oblige à suivre
ces directions, bien sûr, surtout si le papier a un gros grain et estompe les tracés. Néanmoins la méthode vaut à mon avis
d'être pratiquée.
Il n'y a plus qu'à dessiner !
Pensez bien qu'un dessin au blanc et noir peut inclure des lignes fortes blanches ou noires (naturel ici pour le dessin
des doigts sur la sphère). Si votre modèle est une photo, une gravure... la méthode de contrôle qui consiste à faire
tourner le modèle et le dessin fonctionne bien pour le dessin en noir et blanc, et pour le contrôle des contours, et
pour le contrôle des valeurs.
Bien sûr, n'hésitez pas à prendre quelques libertés. Sur cet exemple, l'ombre du nez sur la photo de départ est très forte
et se confond avec la lèvre supérieure ; mieux vaut sans doute l'adoucir. Le regard se portera sur les contrastes les plus forts
de votre dessin (blanc dense près de noir dense) et on peut bien décider d'adoucir ou de renforcer certains contrastes du modèle...
(*) Semi-digression : si vous pratiquez l'aquarelle, si vous avez expérimenté que mettre toutes les zones
d'ombre tout d'abord en outremer moyen permet
souvent d'obtenir, in fine, une bonne impresssion de lumière... c'est en quelque sorte la même chose ici pour le relief : une technique
facilite beaucoup l'obtention d'un résultat enviable ; en l'occurrence, l'impression de volume.
(**) Nota-bene : pour photographier des dessins aux crayons blanc et noir, n'utilisez pas de flash. Cela ferait fortement
ressortir le blanc.
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Si la feuille est employée côté lisse, les traits seront plus visibles, il sera plus difficile de gommer (surtout la pierre noire)
et le dessin sera plus susceptible de s'altérer.
A moins de passer directement de l'esquisse au dessin définitif (d'en haut à droite à en bas à gauche pour un(e) gaucher(ère) ; d'en haut
à gauche à en bas à droite pour un(e) droitier(ère)), il faut protéger le dessin en cours des appuis (papier glacé, papier calque...).
Sur un papier lisse, enfin, on peut obtenir des valeurs continues (malgré le grain fin) en estompant le crayon blanc ou noir.
Puisque les blancs et les noirs pleins seront bien denses, un sujet détaillé et contrasté est tentant. Par exemple une oeuvre d'un
sculpteur amateur de muscles comme ce "Roland furieux" de Jean-Bernard Duseigneur (1806-1866)
Pensez à rendre l'expression du visage bien explicite.
On peut éventuellement simplifier l'éclairage pour le rendre plus simple, plus lisible. N'hésitez pas non plus à esquisser les parties
les plus délicates en les croquant à part.
Si vous dessinez une statue de couleur blanche ou de couleur très claire comme cette "Jeune fille de Mégare" (Louis Ernest Barrias 1870),
il convient de bien garder le blanc dense pour les parties vivement éclairées de la statues (par pour toutes les parties dans la lumière).
Voilà les étapes possibles d'un dessin prenant quelques liberté sur l'orientation du visage
------------------------------------------------
Pour aller plus loin, même si ces modèles sont écrasants, une bonne idée
pourrait être de regarder les dessins de Pierre-Paul Prud'hon.
Ces dessins sont magnifiques mais on y repère aussi aussi certaines techniques
qui ne sont sans doute pas hors de portée des amateurs
On voit notamment que les fonds, globalement, forcent les contraste amenant plutôt du noir
près des contours clairs du corps et laissant la couleur mi-teinte près des sombres. Aussi que les ombres les
plus fortes dessinent des lignes très élégantes.
------------------------------------------------
Pour terminer, pour votre inspiration, quelques dessins de Prud'hon avec des effets de profondeur, rendu de matières,
rendu de feuillage...
L'Amour séduit l'Innocence, le Plaisir l'entraîne, le Repentir suit
Le Triomphe de Bonaparte ou La Paix (Salon de 1801)
Le séjour de l'Immortalité (avant 1814)
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Sauf pour les dessinateurs au coup d'oeil sans reproche, il est prudent de commencer par une esquisse au crayon. (Sur celle ci-dessous, les directions des plis du tissu ne sont pas formidablement justes ; supposons qu'on ne s'en inquiète pas.)
Sur l'esquisse, pensez à bien gommer toutes les zones qui seront couvertes de blanc puisque le crayon graphite se voit sous le blanc. On en arrive au dessin à la pierre noire et au crayon conté blanc... il faut se munir de crayons bien affutés ; idéalement le même crayon doit pouvoir faire à la fois une surface régulière et une ligne nette.
Quel est l'avantage du dessin blanc/noir sur mi-teinte par rapport à d'autres techniques ? On doit facilement obtenir une (très) bonne impression de volume ! (*)
Le simple fait de dessiner les éclats de lumière/les zones éclairées en blanc, les zones d'ombre en noir donne déjà un certain relief. De nombreux professeurs recommandent de tracer les traits blancs et noirs suivant les directions de plus faible et de plus forte courbures ; c'est à mon avis un bon conseil qui permet de renforcer la sensation de volume.
Ayons là une petite pensée pour le grand Leonhard Euler et son théorème sur la courbure des surfaces qui nous dit que ces deux familles de lignes sont orthogonales.
Rien n'oblige à suivre ces directions, bien sûr, surtout si le papier a un gros grain et estompe les tracés. Néanmoins la méthode vaut à mon avis d'être pratiquée.
Il n'y a plus qu'à dessiner !
Pensez bien qu'un dessin au blanc et noir peut inclure des lignes fortes blanches ou noires (naturel ici pour le dessin des doigts sur la sphère). Si votre modèle est une photo, une gravure... la méthode de contrôle qui consiste à faire tourner le modèle et le dessin fonctionne bien pour le dessin en noir et blanc, et pour le contrôle des contours, et pour le contrôle des valeurs.
Bien sûr, n'hésitez pas à prendre quelques libertés. Sur cet exemple, l'ombre du nez sur la photo de départ est très forte et se confond avec la lèvre supérieure ; mieux vaut sans doute l'adoucir. Le regard se portera sur les contrastes les plus forts de votre dessin (blanc dense près de noir dense) et on peut bien décider d'adoucir ou de renforcer certains contrastes du modèle...
(*) Semi-digression : si vous pratiquez l'aquarelle, si vous avez expérimenté que mettre toutes les zones d'ombre tout d'abord en outremer moyen permet souvent d'obtenir, in fine, une bonne impresssion de lumière... c'est en quelque sorte la même chose ici pour le relief : une technique facilite beaucoup l'obtention d'un résultat enviable ; en l'occurrence, l'impression de volume.
(**) Nota-bene : pour photographier des dessins aux crayons blanc et noir, n'utilisez pas de flash. Cela ferait fortement ressortir le blanc.
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Si la feuille est employée côté lisse, les traits seront plus visibles, il sera plus difficile de gommer (surtout la pierre noire)
et le dessin sera plus susceptible de s'altérer.
A moins de passer directement de l'esquisse au dessin définitif (d'en haut à droite à en bas à gauche pour un(e) gaucher(ère) ; d'en haut
à gauche à en bas à droite pour un(e) droitier(ère)), il faut protéger le dessin en cours des appuis (papier glacé, papier calque...).
Sur un papier lisse, enfin, on peut obtenir des valeurs continues (malgré le grain fin) en estompant le crayon blanc ou noir.
Puisque les blancs et les noirs pleins seront bien denses, un sujet détaillé et contrasté est tentant. Par exemple une oeuvre d'un
sculpteur amateur de muscles comme ce "Roland furieux" de Jean-Bernard Duseigneur (1806-1866)
Pensez à rendre l'expression du visage bien explicite.
On peut éventuellement simplifier l'éclairage pour le rendre plus simple, plus lisible. N'hésitez pas non plus à esquisser les parties
les plus délicates en les croquant à part.
Si vous dessinez une statue de couleur blanche ou de couleur très claire comme cette "Jeune fille de Mégare" (Louis Ernest Barrias 1870),
il convient de bien garder le blanc dense pour les parties vivement éclairées de la statues (par pour toutes les parties dans la lumière).
Voilà les étapes possibles d'un dessin prenant quelques liberté sur l'orientation du visage
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Pour aller plus loin, même si ces modèles sont écrasants, une bonne idée
pourrait être de regarder les dessins de Pierre-Paul Prud'hon.
Ces dessins sont magnifiques mais on y repère aussi aussi certaines techniques
qui ne sont sans doute pas hors de portée des amateurs
On voit notamment que les fonds, globalement, forcent les contraste amenant plutôt du noir
près des contours clairs du corps et laissant la couleur mi-teinte près des sombres. Aussi que les ombres les
plus fortes dessinent des lignes très élégantes.
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Pour terminer, pour votre inspiration, quelques dessins de Prud'hon avec des effets de profondeur, rendu de matières,
rendu de feuillage...
L'Amour séduit l'Innocence, le Plaisir l'entraîne, le Repentir suit
Le Triomphe de Bonaparte ou La Paix (Salon de 1801)
Le séjour de l'Immortalité (avant 1814)
Pour aller plus loin, même si ces modèles sont écrasants, une bonne idée pourrait être de regarder les dessins de Pierre-Paul Prud'hon. Ces dessins sont magnifiques mais on y repère aussi aussi certaines techniques qui ne sont sans doute pas hors de portée des amateurs
On voit notamment que les fonds, globalement, forcent les contraste amenant plutôt du noir près des contours clairs du corps et laissant la couleur mi-teinte près des sombres. Aussi que les ombres les plus fortes dessinent des lignes très élégantes.