DESSIN

NOUVELLES

A. DÜRER

CINEMA


MA PRODUCTION
Pastels
Découpages
Dessins
Aquarelles
Photos
Gravures
BD

3 crayons
Compositions


VRAC


CONTACT



A la mémoire de T.S.





(Quimiac 1974)

"La sagesse de la panthère" est dédiée à la mémoire de la soeur aînée de ma mère, que mes soeurs et moi n'avons guère appelé que par ces initiales. Férue de langues, amatrice de littérature, elle avait été reçue à l'agrégation d'allemand à un rang excellent mais avait par la suite décliné les propositions de poste universitaire, que ce classement lui avait valu, préférant enseigner en lycée. Elévée à l'école de la 4e République, elle connaissait un nombre incroyable de vers, de Corneille, de Victor Hugo et de bien d'autres auteurs encore. Si elle les citait parfois tout à fait à propos, elle en usait aussi, à titre de métaphore, dans toutes sortes de situations, notamment en jouant aux cartes. Son vocabulaire était remarquable, son exigence de justesse singulière - elle incitait par exemple à n'user d'"emmener" que pour l'action de porter à la main. En 1997, dans le cadre d'une candidature à l'une des directions d'EDF, je devais préciser sur un formulaire les avantages que je voyais à y travailler. Nous avons choisi quelques mots - ni trop flatteurs, ni trop froids, ni trop rond-de-cuir, ni trop de jeune-loup... - et nous nous sommes bien amusés. Le goût du mot juste, cependant, n'était pas la manifestation d'un esprit sans fantaisie. Tout au contraire, elle nous aura souvent fait rire, souvent surpris avec un trait inattendu - "ce que je trouve admirable au football, c'est la pelouse" - ou par un mot ironique - "[au musée Bourdelle], il y a vraiment beaucoup de Bourdelle".

Parce qu'elle a aimé apprendre et savoir, sans prendre trop au sérieux le savoir, parce qu'elle a aimé les mots, parce qu'elle nous a beaucoup aimés, je me suis promis, si je parvenais à faire publier mes nouvelles, de les dédier à sa mémoire. Puis j'ai fait de mon mieux une nouvelle autour de La Fontaine qu'elle admirait plus qu'aucun écrivain (et dont, pour tout dire, le pessimisme, le gout de la nature et de la retraite lui étaient si proches). Je me réjouis d'y avoir trouvé la sympathique panthère de Marcel Aymé et un titre pour le recueil. Ainsi quelques liens contingents et quelques affinités profondes unissent ces nouvelles et leur dédicataire.



Présentation du livre

Quelques dessins