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Un dessin de
Balthus (1908-2001)
De la figure et de ce qui l'entoure
Balthus a laissé un nombre important de dessins au trait léger. Nombre d'entre eux représentent
des modèles, quelque fois debout, souvent assis ou allongés. Parmi les nus allongés, plusieurs
représentent des jeunes femmes assoupies.
Sur ce dessin délicat, on remarque que
les draps et l'oreiller ne sont pas dessinés d'un trait plus léger que le personnage. Au contraire,
la zone la plus sombre et le plus fort contraste se trouvent à l'avant du dessin dans un plis du drap...
comme si, dans cette composition, Balthus n'avait pas voulu attirer notre regard vers la jeune femme,
mais au contraire lui donner, dans l'espace du dessin, une importance comparable à celle de l'oreiller ou des draps.
Voici, ci-dessous, deux autres dessins de Balthus
Ici, les valeurs et les contrastes attachés aux personnages sont très comparables à ceux du décor imprécis qui
les entoure. De nouveau, les procédés graphiques n'assurent pas une distinction nette entre la figure
et son décor. Au contraire, la figure se fond dans l'ensemble du dessin.
On ne tentera pas ici de donner une interprétation avancée de cette manière de dessiner.
Considérons cependant, plus particulièrement, le troisième dessin et relevons sa grande qualité esthétique.
Isolée, sa partie centrale, très géométrique et très constrastée, constitue un tableau abstrait
de caractère (ci-dessous). On parierait volontiers que le maître a accentué dans cette oeuvre
le jeu des lignes sombres et claires, et plus généralement, qu'il a livré dans ses dessins de nus,
non pas une copie fidèle, mais une vision déjà transformée de ses modèles et de leur environnement.
Ceci étant écrit, considérons maintenant quelques dessins, où, au contraire, le sujet se distingue nettement de ce
qui l'entoure.
Un trait net, bien sûr, est une manière simple de circonscrire clairement un personnage.
Dans les Danseuses au repos (vers 1878), on voit que Degas (1834-1917) a usé
d'un franc trait noir là où les valeurs du pastel ne suffisaient pas à séparer le corps des jeunes femmes
du décor.
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Une autre manière simple de parvenir à ce résultat est, sur un papier clair, de ne rien dessiner
autour du personnage, ou de dessiner quelques motifs complémentaires d'un trait léger. Parmi de très nombreuses
illustrations possibles, on présente ci-dessous un dessin de Michel-Ange (1475-1564) - vers 1517-1518 Etude pour
la résurrection - et un dessin de Simon Vouet (1590-1649) - Etude de jeune homme assis.
Entourer, à l'inverse, une figure claire d'un décor sombre isole d'une autre manière le personnage.
Ci-dessous un Portrait
d'homme (1743) de Carle Van Loo (1705-1765) et une Etude d'une tête d'enfant (1506)
d'Albrecht Dürer (1471-1528).
On remarque que Dürer, qui a dessiné les trois visages aux crayons blanc et noir sur papier gris, les a entourés
de lavis d'encre violet sombre, qui les fait ressortir et apparaître comme à l'avant de ce fond.
Voici, pour finir cette page, deux dessins où, en quelque sorte, Pierre-Paul Prud'hon (1758-1823) combine
les deux techniques précédentes. Presque partout, là où le corps est éclairé, il juxtapose un fond sombre
et, là où il est dans l'ombre, il
laisse pour le fond la couleur gris-clair de la feuille.
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