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Un dessin à l'encre de

Victor Hugo (1802-1885)

Le Gai Château (1837/50)





Ecrivain incontournable, Victor Hugo fut aussi un dessinateur prolixe et talentueux. Il s'essaya principalement à trois sujets : la caricature, les marines, les paysages et forteresses. Ses caricatures n'ont pas véritablement suscité d'admiration - le trait est tant forcé qu'elles perdent en expression et elles se comparent défavorablement à celles des maîtres du 19e, notamment celles de Daumier. Ses marines et ses forteresses, en revanche, lui ont valu une reconnaissance comme dessinateur de caractère et de talent.

Il dessina comme d'autres écrivains, utilisant plume et encre noire pour ajouter un croquis à une lettre ou un dessin en marge d'un manuscrit, mais aussi avec des techniques propres aux dessinateurs et aux peintres notamment le lavis d'encre (une encre plus ou moins diluée) et le dessin à l'encre (des encres de plusieurs couleurs).
Il a utilisé ici plusieurs matériaux et outils : plume et pinceau, encre noire, encres brunes et un écran soluble incolore permettant de masquer la feuille comme le drawing gum des aquarellistes. Le détail des deux arbres à droite du dessin permet d'apprécier la sophistication technique du dessin. La forme de l'arbre blanc a été reservée avec l'écran soluble. Cela a permis de dessiner ensuite le fond gris (poudre graphite ? encre grise ?) d'un vigoureux mouvement oblique "traversant" l'arbre sans marquer la feuille. Enfin, un second arbre a pu être ajouté à l'encre brune une fois ôté l'écran masquant (1).







La forme en arche inversée en bas à gauche, les bandes colorées sur la colline en bas à droite du dessin et la répétition des formes voûtées sont des indices pour l'analyse de construction de ce remarquable dessin. Des plans successifs sont identifiés par des valeurs (du plus foncé vers l'avant au plus clair vers l'arrière) et des nuances de couleur terre (terre d'ombre/froide au premier plan, terre chaude/terre de sienne brûlée au dernier plan). Dans chacun de ces trois ou quatre plans (suivant qu'on isole la forme proéminente avec l'arche et le monticule ou qu'on l'associe avec l'arche inversée et les constructions les plus basses) à la silhouette d'une vague dont les points hauts et les points bas alternent avec bohneur ceux des autres plans. Le dessin - contrairement à l'habitude de Victor Hugo - est ici réaliste et précis ; les nombreux éléments architecturaux identifiables donnent l'échelle de l'ensemble : nous sommes devant une forteresse vertigineuse et gigantesque.
Au-dessus du château, de formes ocres claires et grises s'entremêlent (gris au pinceau, ocre clair reservé par écran soluble) : qu'est-ce qui est ciel ? qu'est-ce qui est nuage ? La position des ombres (à droite des formes) contredit l'impression de rayons obliques des formes de la partie supérieure droite du dessin. Peut-être seulement un ciel de fantaisie, à la mesure de cet étrange et puissant château.


Dans une grande partie des dessins de forteresse de Victor Hugo, la bâtisse est entourée d'un mélange de brumes et de lueurs et son architecture est plutôt chaotique. On remarque cependant qu'un élément net (porte, fenêtre, échauguette) permet, comme dans le Gai Château, d'en mesurer l'échelle (dimension gigantesque en général). Ci dessous à préciser - Souvenir d'un burg des Vosges, plume lavis d'encre et gouache basé sur un pochoir de 1854-1857.





Pour terminer, on réunit ici pour la curiosité du visiteur quelques caricatures et quelques marines de Victor Hugo (où l'on verra notamment que le bateau n'est jamais en situation favorable dans une marine du grand écrivain...)



Extraits du catalogue de l'exposition Soleil d'Encre (Petit Palais 1985-1986) Belles voulez-vous éprouver, Soyez tranquille j'ai un projet (vers 1835), Séduire l'épouse de mon ami que me proposez vous là (vers 1835), Le roi n'a pas été blessé (entre 1832 et 1848), L'homme au turban.



Gros temps-La Durande. Manuscrit des travailleurs de la mer (1864-1866) / Taches-voilures vers 1856 / à préciser.

(1) source de l'analyse et de l'image : documents de Victoria Tébar - site du Groupe Hugo Paris 7.





Pierre-Paul Prud'hon et introduction

Léonard de Vinci

Raphaël

Albrecht Dürer

J.-H. Fragonard

E. Delacroix

Victor Hugo

J.-F. Millet

V. van Gogh

Balthus

à suivre

Vue complète des oeuvres présentées partiellement